French in New-York

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Etes-vous un gentil expatrié ou un méchant exilé?

mars 26th, 2012 · No Comments · Non classé

En 2008, quand le président Nicolas Sarkozy était venu à Londres pour draguer les Français de l’étranger, il avait lancé un mémorable « n’oubliez pas votre pays » : une manière de promettre à ceux qui avaient quitté l’hexagone que le pays allait changer… 4 ans plus tard, une crise après, ce qui a changé, c’est surtout le ton.

Aujourd’hui, le candidat Nicolas Sarkozy propose de créer un impôt appliqué aux revenus du capital des exilés fiscaux, les forçant à s’acquitter auprès du fisc français de la différence entre l’impôt payé à l’étranger et ce qu’ils auraient eu à verser en France. Une taxe qui pourrait rapporter 500 millions d’euros à Bercy.

70% des Français pour taxer les exilés

Comme l’étranger (tout court), le Français de l’étranger est donc pointé du doigt. Oh, évidemment Sarkozy tente de ne pas mélanger les gentils expatriés (partis pour travailler) et les méchants exilés (partis pour des raisons fiscales). Mais la réalité rattrape cette proposition : il n’y a en pratique pas de distinction. Expatriés, exilés… un seul statut : celui de non-résident.

Techniquement, une telle mesure serait très compliquée. Elle nécessiterait de renégocier des conventions fiscales avec plus de 130 pays. Et puis, quand on voit les méthodes de contournements fiscales mises en place par les plus riches pour ne pas payer d’impôts, il y aura des failles, c’est certain…

Comme si tous les Français partaient pour le pognon…

Une nouvelle fois, ce débat révèle l’incompréhension entre Français de France et Français de l’étranger. Pour certains Français de France, le Français de l’étranger est obligatoirement parti pour des raisons fiscales. Ou pour faire fortune. Ou les deux. Bref, la dimension sociale, affective, aventureuse, amoureuse ou même professionnelle ne semble pas lui traverser l’esprit.

Vouloir que les Français expatriés paient leur passeport comme les Américains est une question qui mérite peut-être être un débat. Mais franchement, c’est un peu comme le hallal, on se demande vraiment s’il n’y a pas des thèmes de campagne plus importants.

Ce que m’inspire ce débat, c’est qu’encore une fois, au lieu de travailler sur la manière dont on peut faire revenir les talents et les fortunes, au lieu de rendre attractive l’économie française et sa (possible) croissance, on crée une diversion avec un cliché électoraliste.

En 2007, le candidat Sarkozy lançait son slogan « ensemble tout est possible »… Avec de telles prises de position, on risque de cultiver le « ailleurs, tout devient possible »…

[ post by Jean-Rémi ]

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